Ingrédients, durabilité, biodiversité : Rendez-vous au Sommet sur les cosmétiques durables !

Le Sustainable Cosmetics Summit qui se tiendra à Paris du 30 octobre au 1er novembre prochain, discutera des différents impacts des produits cosmétiques et de soins personnels. Le sommet présentera les ingrédients verts, les mesures de durabilité, ainsi que la biodiversité et les impacts sur les clients.

Un atelier sur les indicateurs de durabilité

Parmi les points forts de ce rendez-vous, il sera question de la mesure des impacts des produits de soins personnels. Pour la première fois, le sommet donnera un aperçu détaillé de la manière dont les impacts associés à la durabilité des produits de soins personnels sont mesurés. Le professeur Miguel Mendonca Reis Brandao de l’Université KTH (Suède) animera un atelier sur les indicateurs de durabilité. Il montrera comment les indicateurs environnementaux, sociaux et financiers peuvent être utilisés par les entreprises cosmétiques et connexes dans leurs plans/programmes de développement durable.

Le Consortium EcoBeautyScore fera le point sur son approche scientifique pour mesurer les impacts et son système de notation harmonisé pour les produits cosmétiques. Ioana Dobruscu de Water Footprint Implementation expliquera comment les opérateurs peuvent mesurer l’empreinte eau de ces produits. Aurélie Weinling de Garnier montrera comment la marque réduit son impact via son initiative Green Beauty. Garnier s’est engagé à abandonner le plastique vierge et à avoir des usines neutres en CO2 d’ici 2025.

Il sera également question des cosmétiques respectueux du climat. L’urgence climatique met la pression sur les entreprises cosmétiques pour qu’elles réduisent leurs émissions de carbone. Lucy Kirkup de ClimatePartner expliquera comment les opérateurs peuvent mesurer, réduire et compenser leurs émissions de carbone. Des détails seront donnés sur son système de certification, qui gagne du terrain auprès des marques de cosmétiques. Sabine Kaestner, de Lavera, l’une des principales sociétés européennes de cosmétiques naturels, partagera son expérience dans l’adoption du label ClimatePartner.

L’agriculture régénérative sera également une thématique abordée lors de ce rendez-vous. En effet, un nombre croissant d’entreprises de cosmétiques et de matières premières envisagent d’adopter l’agriculture régénérative en raison de ses avantages en matière de durabilité. Davines est un pionnier en créant le Centre européen de régénération biologique en partenariat avec le Rodale Institute. Son directeur de recherche, Dario Fornaro, détaillera les matières premières cosmétiques qu’elle cultive selon l’agriculture régénérative, qui améliore la fertilité des sols, renforce la biodiversité, séquestre le carbone et peut avoir des avantages socio-économiques.

Le sommet abordera également la problématique de l’huile de coco, largement utilisée dans les produits de soins personnels, mais l’industrie est confrontée à une crise. De nombreux cocotiers d’Asie du Sud-Est arrivent en fin de vie, tandis que les agriculteurs abandonnent l’industrie. Laura Schlebes d’AAK expliquera comment la Charte durable de la noix de coco vise à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs, à réduire l’empreinte carbone des noix de coco et à stimuler l’offre pour répondre à la demande mondiale croissante. AAK est l’un des premiers signataires de la Charte Durable de la Noix de Coco. Lors de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité de l’année dernière, 195 pays se sont engagés à protéger 30 % des terres et de l’eau d’ici 2030. Un expert de l’industrie discutera des implications du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, notamment en termes d’approvisionnement en ingrédients cosmétiques. Emma Trogen, directrice générale adjointe de Cosmetics Europe, partagera certaines des initiatives entreprises par l’association industrielle pour protéger la biodiversité.

Les techniques de fermentation pour produire des ingrédients cosmétiques

Concernant les nouveaux produits chimiques verts, les nouvelles technologies facilitent la transition vers des ingrédients cosmétiques verts. La fermentation de précision suscite un grand intérêt car elle peut produire des alternatives durables aux ingrédients à base de pétrole. La start-up danoise Biosyntia montrera comment elle utilise les techniques de fermentation pour produire des ingrédients cosmétiques. Le Dr Prateek Mahalwar, fondateur de Bioweg, expliquera comment l’entreprise utilise les nouvelles technologies pour fabriquer des micropoudres et des modificateurs de rhéologie à partir de déchets agroalimentaires. La start-up s’est récemment associée à Ginkgo Bioworks pour créer des alternatives durables aux plastiques. D’autres intervenants aborderont les innovations en matière de matériaux et d’ingrédients upcyclés pour les cosmétiques sans eau.

En ce qui concerne la réglementation, des détails seront donnés sur la nouvelle réglementation européenne anti-déforestation qui garantit que les produits vendus en Europe ne proviennent pas de terres déboisées ou dégradées. Le règlement s’applique à l’huile de palme, au soja, au cacao et à d’autres produits agricoles. Farmforce montrera comment sa technologie peut aider les opérateurs à développer des chaînes d’approvisionnement sans déforestation pour leurs matières premières. Le greenwashing est un problème majeur dans l’industrie cosmétique, car de nombreux produits sont commercialisés comme étant naturels, biologiques, végétaliens, sans ingrédient, etc., sans répondre à aucune norme ou certification de l’industrie. La directive européenne sur les allégations vertes vise à établir des critères clairs permettant aux entreprises de faire de telles allégations. Le Groupe Obélis détaillera la proposition de directive et ses implications marketing pour les marques.

Pour ce qui est de la consommation responsable, diverses études démontrent que l’impact environnemental le plus élevé des produits cosmétiques et de soins personnels se situe au niveau du consommateur. Pour les produits à rincer comme les shampoings et les savons, plus de 95 % des émissions de carbone provenant de l’utilisation par les consommateurs. Des approches visant à encourager une consommation et une élimination responsables des produits cosmétiques et de soins personnels seront discutées. Le Dr Helen Holmes du Sustainable Consumption Institute (Université de Manchester) discute des approches visant à modifier le comportement des consommateurs dans un souci de durabilité. Julien Kailbeck de l’association Slow Cosmetique partagera ses expériences pour encourager les consommateurs à faire des choix plus écologiques lors de l’achat de produits de soins personnels.

Enfin, le Sommet tâchera d’apporter un éclairage sur les prévisions pour l’avenir. À mesure que les questions de développement durable deviennent une priorité pour les entreprises, des questions se posent quant à l’avenir. Comment les premières matières et les emballages vont-ils évoluer pour avoir des cosmétiques plus durables ? Comment les tendances émergentes sont-elles susceptibles d’influencer le développement de produits ? Comment le comportement des consommateurs va-t-il évoluer dans les années à venir ? La futuriste Monique Large (PollenConsulting) donnera quelques-unes de ses prédictions lors de la keynote d’ouverture du sommet.