Les technologies médicales en 3e position des demandes de brevets européens originaires de France

Le baromètre Patent Index 2022 de l’Office européen des brevets (OEB) dévoile un nombre record de demandes de brevets enregistrées en 2022 (193 460), soit 2,5 % de plus que l’année précédente. Les cinq premiers pays d’origine des demandes auprès de l’OEB sont les États-Unis (un quart du total), l’Allemagne, le Japon, la Chine et la France. La croissance des demandes de brevets en 2022 est en grande partie due à la Chine (+ 15,1 % par rapport à 2021) et dans une moindre mesure à celles des Etats-Unis (+ 2,9 %) et de la République de Corée (+ 10 %).

Les secteurs qui enregistrent le plus grand nombre de demandes à l’OEB sont la communication numérique, suivie des technologies médicales et de l’informatique. Les semi- conducteurs (+ 19,9 %) enregistrent quant à eux la plus forte croissance, secondés par les machines/appareils électriques et énergie électrique (+ 18,2 %) – en raison notamment de l’essor des technologies de batterie (+ 48%) – et enfin les biotechnologies (+ 11%). Huawei se classe à la première place des entreprises les plus innovantes auprès de l’OEB, suivie par LG, Qualcomm, Samsung et Ericsson.

Nouveau record pour la France qui confirme sa 2e place au niveau européen

« Concernant les défis de l’innovation verte, nous observons une croissance solide et continue des demandes de brevets liées aux technologies propres et aux autres moyens qui créent, transfèrent et stockent l’électricité », a déclaré António Campinos, président de l’OEB. « C’est cet élan permanent qui permet d’assurer la transition énergétique. Les inventeurs travaillent également à un avenir plus intelligent, à mesure que la quatrième révolution industrielle s’installe dans nos vies, nos secteurs et nos industries – et qu’elle s’étend à d’autres domaines, des transports aux soins de santé. C’est justement ce que révèle la croissance ininterrompue des demandes de brevets dans le domaine des technologies numériques et des semi- conducteurs. »

Classement européen : la France en hausse à la 2e place, baisse des demandes allemandes

En 2022, la France confirme sa 2e place au niveau européen et son 5e rang mondial à l’OEB avec 10 900 demandes de brevets (+ 1,9 %), un nouveau chiffre record. Champions de l’innovation tricolore, Valeo (588), Safran (569) et le CEA (544) composent le top 3 des entreprises françaises qui déposent le plus de demandes à l’OEB. Devant la France, l’Allemagne, qui garde la première position en Europe malgré une baisse (- 4,7 %). La Suisse (+ 5,9 %) se classe 3e. Les demandes de brevets venant de la plupart des autres grands Etats européens déposants sont en hausse.

Valeo, Safran et le CEA, grands champions de l’innovation française

Les champions de l’innovation française sont identiques à l’année précédente, mais leur ordre sur le podium change : Valeo décroche la 1ère place (+ 17,6 %) et double Safran (+ 5,4 %) suivi du CEA désormais 3e (+ 3 %). Les trois grands innovateurs français figurent une nouvelle fois dans le top 50 mondial de l’OEB : Valeo, désormais 31e a gagné dix places, Safran occupe le 34e rang et CEA est à la 37e place.

Dans le classement des secteurs en France, les transports conservent leur 1ère place, malgré un léger fléchissement (- 1,6 %). Le pays gagne néanmoins une place au classement mondial pour ce secteur (4e) en se positionnant devant la Chine. A l’échelle européenne, la France conserve la 2nde place pour ce secteur, derrière l’Allemagne, grand leader des transports au niveau mondial et européen. La forte activité brevets en France dans les transports se reflète à travers le top 10 des entreprises les plus innovantes du pays. 4 entreprises du secteur y figurent : Valeo (1ère en France et 7e mondial dans ce domaine), Safran (2e), Thales (5e) et Renault (10e).

Gagnant en importance et notamment cruciale dans le secteur des transports, l’innovation dans le domaine des semi-conducteurs a le vent en poupe en France (+ 17 %), à l’instar des tendances mondiales. Elle se classe 6e dans le classement à l’OEB avec l’impulsion du CEA qui se hisse à la 5e place des organismes déposants le plus de demandes de brevets (+ 11,8 %) dans ce domaine.

La France accélère dans les machines électriques et les technologies et audiovisuelles

A la 2e place du classement des secteurs français les plus innovants, figure le domaine des machines/appareils/énergie électriques (+ 17,2 %) avec notamment Valeo qui se positionne 7e dans le top 10 du secteur. Dans l’une de ses sous-catégories, la technologie des batteries, le CEA (+ 9 %) est l’un des deux seuls demandeurs européens de brevets (10e) aux côtés de Bosch (6e). Les technologies médicales sont désormais 3e (- 1,1 %) avec des fers de lance tels que Sanofi qui se classe 11e du secteur. A l’instar des tendances mondiales, les plus fortes croissances en France sont celles des demandes dans les technologies audiovisuelles (+ 22,3 %).

Les organismes de recherches français au service de l’innovation

En 2022, l’innovation française est à nouveau portée par ses organismes de recherches : le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) est le 3e acteur le plus innovant du pays. Au niveau mondial à l’OEB, il occupe la 37e place et représente le seul organisme public européen, avec la Fraunhofer-Gesellschaft (47e), à figurer au top 50. L’Inserm se distingue également : 7e acteur le plus innovant en France, l’Institut se profile dans la santé en se positionnant 2e du classement mondial dans les produits pharmaceutiques et les biotechnologies.

 Ile-de-France championne ; forte accélération de la Bretagne

Sur 10 900 demandes brevets déposées en France en 2022, 61 % d’entre elles proviennent de l’Ile-de-France qui reste aussi la 2e région la plus innovante d’Europe, derrière la Bavière (7 084). Au niveau national, Auvergne Rhône Alpes est classée 2e (1 356) et l’Occitanie (483) est 3e. C’est la Bretagne, qui bien que 5e, affiche une percée significative avec une forte hausse (+ 65,3 %) sous l’impulsion de l’augmentation de demandes de brevets de Rennes (+ 84,1 %) désormais 4e dans le classement des villes françaises. Sur ce palmarès, Paris reste un hub d’innovation incontournable et conserve la 1ère place (- 0,2 %), Grand Lyon est 2e, talonnée par Toulouse Métropole. Marseille Provence Métropole quant à elle est 7e et enregistre une forte progression (+ 59,2 %).