La e-santé, un domaine en plein essor doté d’une offre très diversifiée
La moitié des produits allient dispositif médical et digital. Néanmoins, le modèle économique et l’accès au marché des entreprises demeurent des enjeux clés. Le secteur de la santé profite chaque année de nouvelles avancées technologiques en matière de solutions digitales. L’ensemble des sociétés d’e-santé de l’étude développent ou commercialisent un total de 153 produits avec en moyenne 2 produits développés …

La moitié des produits allient dispositif médical et digital. Néanmoins, le modèle économique et l’accès au marché des entreprises demeurent des enjeux clés. Le secteur de la santé profite chaque année de nouvelles avancées technologiques en matière de solutions digitales. L’ensemble des sociétés d’e-santé de l’étude développent ou commercialisent un total de 153 produits avec en moyenne 2 produits développés par entreprise. Leurs applications sont variées et adressent des utilisateurs divers tout au long du parcours de soin du patient : laboratoires pharmaceutiques et sociétés de biotechnologie, patients, professionnels de santé, hôpitaux et organismes payeurs. Malgré cette diversité, quatre catégories dominent le classement et regroupent plus de la moitié des produits en développement. Durant une année marquée par la Covid- 19, le déploiement de la télémédecine ainsi que le télémoni- toring à distance ont été des atouts clés dans la gestion du système de soins. Ces applications concentrent ainsi 26% des produits (contre 20% en 2020). Les objets connectés, les DM digitaux, le diagnostic digital et le big data/analyse des données sont également très présents parmi les solutions d’e-santé développées en France par les startups.
Près de la moitié (47 %) des solutions d’e-santé développées ou commercialisées sont des dispositifs médicaux, reflétant la porosité très forte entre entreprises de med-tech et d’e-santé. La grande majorité des DM développés (82 %) sont soit marqués CE soit actuellement en cours de marquage.
Parmi les sociétés de l’échantillon, les dispositifs médicaux digitaux en e-santé sont principalement représentés par deux grandes classes. La classe I concentre ainsi la moitié des produits ; il s’agit par exemple d’applications à destination des patients pour mieux gérer leur maladie (en particulier les maladies chroniques telles que l’asthme ou le diabète) ou encore de plateformes permettant d’aider les médecins à diagnostiquer et gérer la prise en charge de pathologies complexes. La classe IIa (16 produits) est la deuxième la plus représentée. Quelques exemples incluent des outils de diagnostic et de prise de décision basés sur de l’intelligence artificielle, des DM connectés de télésurveillance ou permettant d’adapter des programmes en fonction des patients.
La question du modèle économique des entreprises d’e-santé est cruciale. En effet, compte-tenu de la rapidité de l’émergence de nouvelles solutions digitales, les modèles de remboursement et de prise en charge existants semblent parfois mal adaptés pour les solutions numériques. Les entreprises optent pour des stratégies différentes, la vente en direct étant privilégiée pour la majorité des produits tandis que le remboursement par l’assurance maladie reste également un modèle fortement ciblé en France.
Seuls 10 % des entreprises interrogées développant des produits d’e-santé ont bénéficié de dispositifs d’accès précoce au marché. Parmi les dispositifs utilisés, on compte deux sociétés ayant utilisé le forfait innovation, une l’article 51, une le dispositif ETAPES. Une société a pu bénéfi- cier d’une expérimentation clinique avec POC menée avec des mutuelles et une autre entreprise a bénéficié d’un accès précoce en Suisse et aux Etats-Unis.
Les contraintes réglementaires et l’accès au marché/remboursement, des sujets clés
Tout comme les domaines d’application, les finalités des technologies et solutions développées par les entreprises d’e-santé sont variées et dépendent des utilisateurs ciblés. L’amélioration de la prise en charge des patients concerne le plus de produits. L’optimisation du parcours de soins (à l’hôpital ou en ville) est également l’une des grandes avancées offertes par les entreprises et figure en deuxième place. De par leurs modèles et cibles variées, les entreprises répondent à des besoins majeurs de santé publique. La pandémie de Covid-19 a permis une adoption plus rapide de certaines technologies, facilitant notamment le diagnostic, la prise en charge et le suivi des patients à distance. Néanmoins, cette adoption reste à être pérennisée et facilitée. L’accès au marché de certaines solutions, en particulier celles nécessitant une prise en charge par l’assurance maladie, manque de lisibilité.
Concernant les préoccupations des entrepreneurs dans le domaine de la e-santé, les contraintes réglementaires et l’accès au marché/remboursement sont des sujets clés. En effet, le financement est l’une des grandes problématiques de la Healthtech pour les deux-tiers des entrepreneurs et ce dans les trois grandes filières : biotech, medtech et e-santé.
Les entreprises de la Healthtech et en particulier les biotechs, sont caractérisées par une très forte intensité capitalistique, un haut niveau de R&D et un cycle de développement long, ce qui se traduit par des besoins de financements élevés et récurrents. La réussite R&D et clinique et le développement de partenariats industriels sont aussi des sujets déterminants pour le développement et la croissance des entreprises. Les entreprises de medtech identifient les contraintes réglementaires comme une problématique majeure tandis que les entreprise d’e-santé font face à un accès au marché et au remboursement complexe.
(SOURCE : FRANCE BIOTECH / PANORAMA FRANCE HEALTHTECH 2021)